En ce mois d’octobre, la France traverse une période d’instabilité politique inédite. Gouvernement en suspens, institutions au ralenti, réformes entre parenthèses… Et pourtant la saison agricole, elle, suit son cours. Cette réalité silencieuse contraste avec l’agitation politique.
14 octobre : retour du trilogue sur les NGT — les outils ne sont pas une option
Dans ce contexte suspendu, une échéance cruciale approche : la reprise des trilogues européens sur la proposition de règlement NGT. Ce texte pourrait déterminer l’avenir de notre capacité à innover, à adapter nos cultures aux aléas climatiques, aux maladies et aux ravageurs.
Soyons clairs : nous n’avons pas le luxe d’attendre. Les outils que représentent les NGT ne sont pas des gadgets ; ils sont pour nous aussi essentiels qu’un tracteur ou une station météo. Ils peuvent permettre de réduire l’utilisation de l’eau, de limiter les intrants, de sécuriser les rendements dans un contexte de plus en plus imprévisible.
VTH : un levier concret pour produire
Parmi ces outils, les VTH (variétés tolérantes aux herbicides) jouent un rôle déterminant. Face à des adventices comme l’ambroisie, qui prolifère et menace nos rendements, ces variétés permettent de cibler précisément les traitements, d’éviter des passages mécaniques répétés et de réduire la quantité totale d’herbicides utilisés
Elles ne sont pas une fuite en avant technique, mais une solution raisonnée, combinée à d’autres leviers agronomiques comme la rotation des cultures ou le travail du sol.
Les agriculteurs font toujours l’objet de critiques idéologiques
Et pourtant, aujourd’hui, ces variétés sont menacées par une lecture idéologique de la réglementation européenne, risquant d’être assimilées aux OGM. Ce serait un non-sens agronomique et une faute stratégique au moment où nous avons besoin de chaque outil disponible pour faire face aux défis climatiques et sanitaires.
Nous continuerons à semer, à récolter, à nourrir. Nous le faisons depuis des générations, nous le ferons demain, quelle que soit la couleur politique de ceux qui gouvernent. Mais pour relever les défis climatiques et économiques, nous avons besoin d’outils modernes, d’un cadre clair, et de confiance.
