Un ami me signale que Nicole Bonnefoy sénateur de Charente a posé une question écrite au Ministre de l’agriculture sur les végétaux tolérants aux herbicides.
Avec tout le respect que nous avons pour Madame Bonnefoy, nous nous permettons de relever quelques incohérences.
L’élue s’adresse au Ministre au sujet des « inquiétudes suscitées par les variétés tolérants aux herbicides ».
La France est en crise. On dénombre plus de 3, 260 millions de chômeurs. Notre pays se désindustrialise. Le monde agricole est inquiet. Mais non, l’élue pose une question sur… des végétaux utilisés en agriculture ! Je vous laisse faire le test auprès de votre entourage pour savoir s’ils sont « inquiets » au sujet de nos cultures (je fais le pari qu’ils n’en ont jamais entendu parler). En réalité, derrière cette question apparaît le groupuscule des faucheurs volontaires qui téléguident cette question…
Continuons : les faucheurs volontaires (pardon, Nicole Bonnefoy) s’interrogent sur la mutagénèse.
Bigre, Stéphane Le Foll qui a d’autres chats à fouetter en particulier la PAC à réformer ne serait-il pas au courant que la mutagénèse est utilisée depuis plus de 50 ans, que la recherche Publique (INRA en tête) utilise largement cette technique et que l’agriculture biologique en profite largement. Attention, si on veut vraiment s’interroger sur la mutagénèse, il faut aller faire un tour dans les rayons de la distribution bio comme Bio Coop pour supprimer tous les produits agroalimentaires qui sont issues de la mutagénèse. Chiche ?!
Je m’égare, la suite de la question est intéressante : Nicole Bonnefoy (pardon les faucheurs, zut on ne sait plus) affirme que les études (notamment celle du CNRS, INRA) montreraient qu’il faut faire preuve de « vigilance absolue » car on courre un gros « risque de dissémination du caractère de tolérance aux herbicides ». « Les doses de désherbants » augmenteraient.
Ces interrogations amènent 2 remarques :
- Les faucheurs volontaires prennent vraiment les agriculteurs (qu’ils ne connaissent pas en réalité) pour des gogos et des abrutis (ou plutôt ils connaissent leurs parcelles pour venir les vandaliser). Nous autres paysans serions irresponsables. L’a-priori des faucheurs vis-à-vis du monde agricole montre qu’ils sont totalement étrangers à nos pratiques (ce qui est somme toute normal lorsque l’on habite en ville !).
- L’étude du CNRS-INRA qui est mentionné est basée sur des observations essentiellement faites aux USA où le système agricole n’a rien à voir avec le nôtre. D’ailleurs, nos pratiques et les observations montrent que le recours aux désherbants est bien géré quand – au contraire – on laisse aux agriculteurs la possibilité d’utiliser le maximum de solutions (désersherbants, binage, désherbinage, faux-semis, cultures associées…). Allez nous sommes beaux joueurs et plutôt que de vilipender Nicole Bonnefoy, nous l’invitons à venir sur nos parcelles venir découvrir nos belles pratiques agricoles.
Quant au cabinet du Ministre, nous lui proposons de rédiger le texte de la réponse à Nicole Bonnefoy et aux faucheurs. Ça fera économiser au cabinet du temps et donc de l’argent aux contribuables !
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