Procès de 6 faucheurs volontaires pour saccage le 14 décembre 2022 à Dijon
Les 3 mensonges des faucheurs volontaires
Pour démêler le vrai (que l’on cherche toujours chez les Faucheurs volontaires) du faux (omniprésent dans leur discours)…
Le 13 décembre 2022 - 6 Faucheurs Volontaires de cultures doivent comparaître le mercredi 14 décembre 2022 à 8h30 au Tribunal de Grande Instance de Dijon pour avoir saccagé une parcelle de colza en 2017. Ce procès est l’occasion pour Marre des faucheurs qui réunit des paysans victimes des faucheurs volontaires de décortiquer la propagande de ces derniers.
1er mensonge.
Le 15 avril 2017, des faucheurs volontaires détruisent 5 hectares de colza appartenant à un agriculteur à Villy-le-Moutier en Côte d’Or. Selon les militants, le colza serait un « OGM caché » et les consommateurs seraient trompés. Les faucheurs oublient de mentionner que les semences détruites sont inscrites au catalogue officiel des semences. Il s’agit là de la procédure réglementaire qui permet aux agriculteurs d’utiliser des graines en toute légalité. Les paysans ont aussi la liberté d’acheter ou non les désherbants qui sont associés. Tout est donc légal et rien n’est caché.
2ème mensonge par omission.
Le champ de colza saccagé a été obtenu grâce à une méthode différente de la transgénèse : la mutagénèse. De très nombreuses variétés ont été mises au point grâce à cette technique comme le tournesol riches en acide oléique (oméga-9), des pamplemousses sans pépins, des variétés de riz, de chou, de chèvrefeuille, etc. Et ce pour le plus grand bénéfice de l’agriculture raisonnée et biologique !!
3ème mensonge lui aussi par omission.
D’un point de vue juridique, les Faucheurs volontaires affirment que les variétés obtenues grâce à la technique de la mutagénèse devraient être régies par la directive européenne 2001.18 qui concerne les OGM. La Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a été́ invitée à se prononcer sur l’interprétation de cette directive 2001/18. Or, le Premier avocat général de la CJUE a proposé le 27 octobre 2022 à la Cour de confirmer l’exclusion de la mutagenèse aléatoire in vitro du champ d’application de la directive 2001/18. Pourtant, dans leur communication, les Faucheurs « exigent l’application immédiate de l’arrêt de la Cour de Justice Européenne pour tous les OGM ». Sauf que l’avocat général dit exactement l’inverse…
Rien ne peut justifier la destruction du bien d’autrui, le viol de la propriété privée et le saccage du travail de paysans. Le vandalisme maquillé derrière l’expression « désobéissance civile » est un acte violent qui créé un traumatisme auprès des agriculteurs. Les Faucheurs volontaires, dans leur immense majorité, ne sont pas des agriculteurs et vivent éloignés des réalités agronomiques. Les producteurs qui sont des professionnels responsables ont besoin de solutions pour désherber leurs champs et non d’incantations venues de militants radicaux.
Marre des Faucheurs : les Faucheurs Volontaires condamnés
« Nous sommes plusieurs agriculteurs à avoir subi depuis 2010 des destructions de nos champs de tournesol. Ces saccages ont été menés parfois de nuit selon des méthodes commandos parfaitement rodées. Nous ne pouvons plus accepter le discours des Faucheurs et leur diktat qui relèvent d’une manipulation doublée d’une grande violence ». Marre des Faucheurs rassemble des paysans qui ont subi des destructions dans l’Allier, l’Isère, le Rhône, la Drôme et l’Indre-et-Loire.
Le 25 mai 2016, la Cour de Cassation a rendu son verdict en rejetant la demande de trois faucheurs volontaires. Les faucheurs volontaires, condamnés à trois mois de prison avec sursis et dommages et intérêts, ont vu leur peine aggravée par 4 000 € de dommages et intérêts supplémentaires soit un total de 11 000 euros pour des saccages de parcelles de tournesol en juillet 2010 près de Tours. Les paysans victimes attendent toujours le versement des sommes.
En août 2017, 62 faucheurs volontaires s’étaient rendus sur des parcelles d’essais agronomiques à Vieillevigne dans le seul objectif de les saccager. Jugés au tribunal d’instance de Toulouse en mars 2022, seuls 3 d’entre eux avaient eu le droit à un procès. Le mercredi 11 mai 2022, le tribunal de Toulouse les a condamnés à trois mois de prison avec sursis et 458 000 euros de dédommagement.