4 années se sont écoulées depuis le fauchage de nos parcelles d’essai de tournesol tolérant à des herbicides. Depuis cette destruction de juillet 2010, il y a eu un premier procès en 2012 et un second en avril 2014 en appel. Avec le jugement de la cour d’Orléans du 24 juin 2014, on pouvait penser que c’était la fin. Et bien non ! Il y a maintenant un pourvoi en cassation.
Pour la durée de la procédure, on ne fait pas de pronostics (1 an pour la cassation ?), mais surtout on risque de repartir de zéro. Les juges en cassation vont examiner toute la procédure et une petite boulette juridique suffira à relancer l’affaire et surtout le cirque médiatique.
Une question nous a taraudé. Les avocats ce n’est pas gratuit. Pour nous, le coût de notre avocat c’est environ 5000 € pour les deux procès. Normalement nos frais sont pris en charge par la condamnation. A ce coût, il faut rajouter le temps passé pour rechercher les pièces, expliquer à notre défenseur, regarder dans le détail la procédure, …
Pour les faucheurs volontaires : à chaque fois, c’est deux avocats. En plus avec la cassation on change de registre de prix. Comment font-ils les trois faucheurs ? Un retraité et deux « sans profession ». Certes ils prônent la sobriété, la décroissance,… mais tout de même…
Et bien c’est simple. Des réseaux financent et ils ne s’en cachent pas. BioCoop fait des chips bio dont les profits de la vente va à la cause. (Une remarque en passant : l’huile de tournesol utilisée pour ces chips est certainement oléique donc des variétés de tournesol issus de la mutagénèse !)
Un passage du compte rendu d’un participant de la dernière AG (qui a eu lieu les 10 et 11 juillet dernier à Livinhac-le-Haut dans l’Aveyron) éclaire sur la capacité financière et les moyens des faucheurs.
« Aujourd’hui, il n’y a plus les mêmes risques. Les faucheurs sont assistés par des avocats. Il y a la ligne de conduite facile à suivre quand ils se font prendre et mettre en garde à vue. Et puis, ils ont une belle puissance financière. Ils peuvent payer des avocats, des grosses amendes (jusqu’à 50 000 €). »
En lisant ça, la colère monte. Passez autant de temps et dépenser autant de moyens, ça dépasse l’entendement. Mais la réalité est ailleurs. Au-delà de du droit à la justice, les faucheurs volontaires s’achètent un droit de justiciable qui leur offre une tribune médiatique nettement moins chère qu’une campagne de publicité. Triste réalité…