Le 07 novembre 2023 – Ce mercredi 8 novembre, deux faucheurs volontaires doivent comparaître devant le Tribunal Judiciaire de Carcassonne. Ils faisaient tous deux partie d’une équipe des cinquante faucheurs qui, en mars 2021, avaient éventré des sacs de semences de blé et de tournesol sur le site du groupe coopératif Arterris à Castelnaudary. Ce groupe de délinquants prétextait la présence d’ « OGM cachés » pour saccager des sacs de semences VrTH (variétés rendues tolérantes aux herbicides), pourtant parfaitement légales, et pour justifier leur activisme soi-disant « non-violent ».
Les faucheurs volontaires ne sont pas des lanceurs d’alertes mais des colporteurs éhontés de mensonges et de fausses accusations.
En effet, comme n’ont cessé de le rappeler les représentants du groupe Aterris, les « OGM cachés » que dénonçaient les faucheurs volontaires sont en réalité des variétés tolérantes aux herbicides (VTH ou VrTH). Elles sont issues de la technique de la mutagénèse, une technique légale qui bénéficie à toutes les agricultures, conventionnelle et biologique. Elles sont essentielles dans la lutte contre l’ambroisie, une plante invasive et allergène. Sans ces variétés, il ne serait plus possible de cultiver le tournesol dans de très nombreuses régions en France fortement contaminées par l’ambroisie. Rappelons que cet été, de nombreux départements ont été placés en alerte rouge « risque allergique élevé » en partie à cause de cette plante, l’ambroisie.
Les faucheurs volontaires ne sont pas des lanceurs d’alertes mais de véritables délinquants fauteurs de trouble.
Leur activisme n’est pas anodin et la multiplication des attaques, verbales et physiques, contre les professionnels du monde agricole n’est pas sans conséquences. Les faucheurs volontaires réalisent un travail de sape de l’agriculture française. Nous pouvons témoigner que le viol de nos propriétés privées et le saccage de nos cultures créent des traumatismes profonds chez tous les agriculteurs. Ces agissements sont délétères pour la société civile et l’avenir de l’agriculture française (suspicions, méfiance à l’égard du monde agricole engendrées par de fausses accusations, réticence pour la jeune génération d’emprunter la voie de l’agriculture, etc.).
Les faucheurs volontaires ne sont pas des lanceurs d’alerte mais des professionnels de l’agit-prop. Ils souhaitent faire de leurs procès de véritables tribunes politiques.
Début novembre, 31 autres faucheurs ont déclaré souhaiter être jugés aux côtés des deux mis en cause : « Nous sommes coresponsables de cette insurrection citoyenne. S’il y a des sanctions, nous voulons les porter aussi ».
Le Collectif Marre des Faucheurs souhaite que des sanctions soient prononcées à l’encontre des faucheurs volontaires. Il existe des voies de recours légales pour porter ses opinions. Un saccage est un acte violent et illégal qui ne doit pas rester impuni et ne peut se cacher derrière une connotation « citoyenne ».
Marre des Faucheurs : les Faucheurs Volontaires condamnés
« Nous sommes plusieurs agriculteurs à avoir subi depuis 2010 des destructions de nos champs de tournesol. Ces saccages ont été menés parfois de nuit selon des méthodes commandos parfaitement rodées. Nous ne pouvons plus accepter le discours des Faucheurs et leur diktat qui relèvent d’une manipulation doublée d’une grande violence ». Marre des Faucheurs rassemble des paysans qui ont subi des destructions dans l’Allier, l’Isère, le Rhône, la Drôme et l’Indre-et-Loire.
Le 25 mai 2016, la Cour de Cassation a rendu son verdict en rejetant la demande de trois faucheurs volontaires. Les faucheurs volontaires, condamnés à trois mois de prison avec sursis et dommages et intérêts, ont vu leur peine aggravée par 4 000 € de dommages et intérêts supplémentaires soit un total de 11 000 euros pour des saccages de parcelles de tournesol en juillet 2010 près de Tours. Les paysans victimes attendent toujours le versement des sommes.
En août 2017, 62 faucheurs volontaires s’étaient rendus sur des parcelles d’essais agronomiques à Vieillevigne dans le seul objectif de les saccager. Jugés au tribunal d’instance de Toulouse en mars 2022, seuls 3 d’entre eux avaient eu le droit à un procès. Le mercredi 11 mai 2022, le tribunal de Toulouse les a condamnés à trois mois de prison avec sursis et 458 000 euros de dédommagement.