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Traçabilité des VTH, dénonciation d’ « OGM cachés », … une saga sans fin qui fragilise plusieurs filières agricoles.

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Le Conseil d’État a constaté, dans une décision rendue le 23 octobre,  que l’État n’aurait pas rempli l’injonction « d’adopter des mesures permettant d’assurer la traçabilité de l’usage des semences de variétés rendues tolérantes aux herbicides (VrTH) jusqu’à l’utilisation finale des cultures ».

Le Conseil d’Etat reprend notamment l’avis de l’Anses (en date de 2019) dans lequel l’Agence met en avant le risque lié à l’utilisation de ces variétés :  développement de résistances des mauvaises herbes, et donc augmentation de l’utilisation de produits phytosanitaires. Elle recommandait par ailleurs la mise en place d’un dispositif de suivi afin de surveiller les éventuels effets indésirables liées aux VrTH.  Il faut noter que le Conseil d’Etat s’appuie sur une recommandation de l’agence sanitaire… Ce qui est somme toute curieux pour dire le droit… !

« Aucun décret n’a cependant été adopté sur ce fondement, et l’État n’a pas précisé ses intentions à cet égard, ou les mesures équivalentes de nature à répondre à la recommandation d’assurer la traçabilité de l’usage de semences VRTH », peut-on lire dans la décision du Conseil d’Etat.

Inquiétude des professionnels agricoles sur le devenir des VTH et de leur utilisation

Les Variétés Tolérantes aux herbicides (VTH ou VRTH) sont issues de la technique de la mutagénèse – technique qui bénéficie à toutes les agricultures. On ne le dira jamais assez la bio comme l’agriculture raisonnée en bénéficient même si ce n’est pas le sujet qui nous occupe totalement ici. Elles permettent de mener une lutte raisonnée (et une vraie lutte !) contre les mauvaises herbes, notamment contre l’ambroisie, plante allergène, en réduisant les utilisations de désherbants. Dans nos champs, la biodiversité est tout autant préservée avec ces solutions qu’avec celles utilisées habituellement pour les tournesols non VrTH par exemple.

Si nous, agriculteurs, entendons la volonté de prévenir les risques liés à l’utilisation de ces variétés, nos filières ont toujours travaillé avec les pouvoirs publics sur plusieurs points (résistance, etc….). Tiens d’ailleurs la question des résistances est toujours notre préoccupation comme un bon médecin fait attention à ne pas toujours prescrire des antibiotiques ! En revanche, nous sommes opposés à la traçabilité des VTH jusqu’à la parcelle cultivée. Devons-nous nous attendre à de nouvelles destructions de parcelles ?  A des saccages ?

Pression et opportunisme des associations environnementalistes

La conclusion du Conseil d’Etat a été saluée par la Confédération paysanne, une des organisations plaignantes avec le Réseau Semences Paysannes, Les Amis de la Terre et la Fédération Nature et Progrès : « Nous exigeons l’application immédiate par le gouvernement des injonctions du Conseil d’État » […]  « Il ne sera plus possible de cultiver des VRTH sans le savoir (…). C’est un pas essentiel pour protéger les droits des paysans et des citoyens, l’autonomie semencière étant la base de la souveraineté alimentaire et le principe de précaution garantissant la protection de la santé et de la biodiversité. »

Malgré nos explications rationnelles, fondées sur des données agronomiques, ces organisations pensent toujours que les VTH sont des « OGM cachés », « toutes ces techniques n’étant pas aléatoires », dénoncent-elles. Il faudrait pour cela qu’elles pratiques l’agriculture et l’agronomie. Mais tout cela est bien loin de leur siège social…

Leur propagande balaie d’un revers de main plusieurs enjeux – environnemental, agronomique et sanitaire – primordiaux pour la France. Marre des Faucheurs espère que les pouvoirs publics sauront adopter une position de bon sens, dénuée de considérations idéologiques.

L’ambroisie se développe et menace nos cultures : il faut agir !

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L’ambroisie, une plante invasive originaire d’Amérique du Nord, pose depuis plusieurs années un sérieux problème en France, tant pour la santé publique que pour l’agriculture. Cette plante prolifère rapidement, notamment dans les sols laissés à nu, et son pollen est extrêmement allergisant. Entre 1 et 3,5 millions de personnes en France souffrent d’allergies causées par l’ambroisie.

Pour nous, agriculteurs, l’ambroisie représente une réelle menace directe pour les cultures. Sa capacité à envahir nos champs peut entraîner des pertes de rendement significatives. La gestion et les coûts associés de cette plante envahissante exercent une pression économique supplémentaire sur nos exploitations agricoles. L’été 2024 ne nous a pas épargné. Les observatoires et remontées de terrain ont montré que l’ambroisie progressait géographiquement.

Des initiatives ont été mises en place pour lutter contre l’ambroisie, comme des plateformes de signalement permettant aux agriculteurs de demander de l’aide et de coordonner les efforts de lutte. Cependant, la lutte contre cette plante reste complexe et nécessite des interventions répétées, notamment avant la pollinisation et la maturation des graines.

Aussi, malgré les alertes lancées auprès des autorités publiques, l’ambroisie continue de se développer et de menacer nos cultures des solutions innovantes pour limiter son impact. La recherche et l’adoption de nouvelles techniques, telles que les Variétés Tolérantes aux Herbicides (VTH), pourraient offrir des moyens plus efficaces de gérer cette menace et de protéger à la fois la santé publique et les rendements agricoles.

Encore faut-il que la réglementation soit favorable à l’utilisation de ces techniques !

NGT : les agriculteurs en ont toujours besoin !

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En avril, le Parlement européen a adopté sa position sur le règlement NGT. Il a fait le choix de l’innovation avec un accès aux NGT encadré.

Pourtant, à la veille d’une réunion technique en juillet, la présidence hongroise a fait part d’une note informelle remettant en question certains points qui avaient déjà été discutés (étiquetage, traçabilité). Marre des Faucheurs espère que les négociations, qui tardent à reprendre, se feront sur la base des travaux déjà menés par les précédentes présidences, bien plus favorables au NGT.

Pourquoi ? L’innovation est essentielle pour notre agriculture :

  • Le changement climatique pose des défis majeurs à l’agriculture, avec des phénomènes météorologiques extrêmes devenant plus fréquents. Les NGT permettent de développer des cultures plus résistantes à la sécheresse, aux inondations et à d’autres conditions climatiques extrêmes, aidant ainsi les agriculteurs à s’adapter aux nouvelles réalités climatiques.
  • Les NGT peuvent aider à créer des variétés de plantes nécessitant moins de ressources, réduisant ainsi l’empreinte écologique de l’agriculture.
  • La réglementation doit également garantir la sécurité des consommateurs et de l’environnement tout en encourageant l’innovation et l’investissement dans la recherche agricole.

Comme mentionné et revendiqué plusieurs fois par le monde agricole, l’adoption de ce règlement permettrait entre autres de garantir et de pérenniser l’utilisation des variétés tolérantes aux herbicides (VTH), incontournables dans la lutte contre l’ambroisie qui touche les cultures de tournesol et de colza. Mauvaise herbe, invasive et hautement allergène, l’ambroisie est présente dans plusieurs régions de France.

Le tournesol, cultivé sur plus de 500 000 hectares, contribue à assoir son l’indépendance en protéines végétales de la France. Ses avantages : favorable à l’agronomie, demande peu d’eau, bénéfique aux abeilles (ressources mellifères).  Il est donc essentiel de maintenir ces surfaces.

Ces VTH représentent quant à elles en France au minimum 30% des surfaces de tournesol et 2 à 5% des surfaces de colza.

Le Collectif Marre des Faucheurs espère donc que l’issue des négociations sera favorable à l’utilisation des NGT.

NGT : les agriculteurs en ont besoin !

Aujourd’hui, 24 avril, les eurodéputés vont devoir confirmer leur position sur la proposition de règlement sur les nouvelles techniques génomiques (NGT). Le Parlement européen avait en effet adopté son mandat au début du mois de février et fait le choix de l’innovation avec un accès aux NGT encadré.

En pleine crise agricole, dans toute l’Europe et particulièrement en France, ce choix de l’innovation n’est pas anodin : c’est la prise en compte de la réalité de terrain et des besoins de nouvelles solutions innovantes pour relever les enjeux de l’agriculture – changement climatique, changement des pratiques agricoles, disponibilité des ressources – ainsi que celui de la souveraineté alimentaire.

De manière très concrète, pour nous agriculteurs, l’adoption de ce règlement permettrait entre autres de garantir l’utilisation des variétés tolérantes aux herbicides (VTH), incontournables dans la lutte contre l’ambroisie qui touche les cultures de tournesol et de colza. Mauvaise herbe, invasive et hautement allergène, l’ambroisie est présente dans plusieurs régions de France.

  • Le tournesol, cultivé sur plus de 500 000 hectares, contribue à assoir son l’indépendance en protéines végétales de la France. Ses avantages : favorable à l’agronomie, demande peu d’eau, bénéfique aux abeilles (ressources mellifères).  Il est donc essentiel de maintenir ces surfaces.
  • Ces VTH représentent quant à elles en France au minimum 30% des surfaces de tournesol et 2 à 5% des surfaces de colza.

Ces variétés VTH sont donc incontournables. Sans VTH, la SAU de tournesol s’affaisserait.

Le Collectif Marre des Faucheurs espère que les nombreux débats sur ce sujet ces derniers mois ont permis le basculement d’un discours exclusivement militant et idéologique vers un raisonnement éclairé, conscient des enjeux agronomiques, sanitaires, environnementaux, de la sphère politique et de l’opinion publique. Il en va de l’avenir du plan « protéines », cher au gouvernement, et plus largement de notre agriculture.

Procès des faucheurs de Castelnaudary (2021) : Les faucheurs volontaires ou le discours des idéologues

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En 2021, une cinquantaine de faucheurs volontaires rentraient par effraction sur un site du groupe Arterris, éventrant les sacs de semences de blé et de tournesol. Ils dénonçaient ce qu’ils appellent des « OGM cachés ». Deux d’entre eux doivent comparaître mercredi 8 novembre au Tribunal Judiciaire de Carcassonne[1]

 « Non à une agriculture mortifère », « transparence exigée », « pour une agriculture vivante »[2]. Les militants environnementalistes recourent toujours aux vieilles ficelles de l’agit-prop.  Un enchaînement de slogans déconnectés de la réalité !

Une nouvelle fois, le Collectif Marre des Faucheurs tient à rappeler ces trois points clefs :

1.   Les Variétés Tolérantes aux herbicides (VTH ou VRTH) sont issues de la technique de la mutagénèse – technique qui bénéficie à toutes les agricultures (biologique et raisonnée).

2.  Les VTH sont essentielles dans la lutte contre l’ambroisie. Cet été de nombreux départements ont été placés en alerte rouge « risque allergique élevé » en partie à cause de cette plante, l’ambroisie.

3. Les agriculteurs sont des professionnels libres, responsables (et majeurs !). Ce qui signifie qu’ils connaissent leur métier et ne sont pas aux mains de l’Etat, des firmes ou… des faucheurs volontaires.

Avantages des VTH :

  • désherber les adventices dans des situations particulièrement difficiles comme celle de l’ambroisie. 
  • mener une lutte raisonnée en réduisant les utilisations de désherbants.
  • sans ces variétés VTH, il ne serait plus possible de cultiver le tournesol dans de très nombreuses régions en France fortement contaminées par l’ambroisie

Malgré la comparution de seulement deux faucheurs sur cinquante, le collectif Marre des Faucheurs attend de ce prochain procès que ces actes de délinquance soient punis.

Il espère également, dans un contexte de pression importante sur les cultures (parasites et maladies), d’évolution du cadre législatif (utilisation des produits phytosanitaires et protection des plantes, techniques génomiques, etc.)  que les faucheurs volontaires prennent la peine de se former sur ces sujets clefs. Car si les agriculteurs ont conscience des véritables enjeux que cela représente (agronomiques, sanitaires, environnementaux), les faucheurs sont restés embourbés dans un militantisme « vert », donneur de leçon et encourageant les hors-la-loi.


 


[1] Le procès avait été reporté : il devait avoir lieu le 1er mars 2023.