Procès de Calmont (Rodez) – 55 Faucheurs volontaires condamnés pour dégradation de semences : les Faucheurs sont reconnus comme délinquants.

marre des faucheurs

Le 28 juin 2023  – Convoqués le 7 juin dernier par le tribunal correctionnel de Rodez, 55 Faucheurs volontaires ont aujourd’hui été condamnés pour « dégradation de semences » : des peines d’amende de 200 euros sans sursis, auxquelles s’ajoutent 6 566 euros à verser au céréalier aveyronnais, plus 1 000 euros pour préjudice moral et 1 500 euros de frais d’avocats. L’état de nécessité prôné par les Faucheurs volontaires ne doit en aucun cas servir de caution à des actes de délinquance.

Pour rappel, ces actions de saccage se sont déroulées en novembre 2021. 80 Faucheurs volontaires pénétraient dans un site du groupe semencier RAGT à Calmont (Aveyron), prônant fièrement une « inspection citoyenne », et éventrant des sacs de plusieurs tonnes de semences de tournesol. Quelques mois auparavant, le même groupuscule détruisait une parcelle de semences de tournesols VrTH (Variétés rendues Tolérantes aux Herbicides) dans une commune de l’Aveyron.

Une condamnation nécessaire pour stopper la mode contagieuse du saccage

Lors du procès, les Faucheurs volontaires s’étaient présentés « soudés et joyeux » face aux victimes de la RAGT de Calmont, pour présenter leur « activité ». Ils avaient tenu des propos emplis d’ironie, hors-sol ; signes révélateurs d’actions conduites avec légèreté, pourtant largement condamnables : 15 tonnes de semences répandues, avec des opérations de triage pour essayer de les récupérer et un préjudice estimé à environ 10 000 €.  Rappelons que la RAGT de Calmont a subi 30 actions des Faucheurs jamais condamnées jusqu’à présent !

Aujourd’hui, ces mêmes individus déplorent la non-reconnaissance du caractère citoyen de leur acte et dénonce une Justice qui ne protège pas la société. Marre des Faucheurs tient à souligner qu’en aucun cas la violence doit être banalisée. Le secteur agricole fait face depuis plusieurs mois à des dégradations matérielles conséquentes et à un dénigrement décomplexé de la part des militants mais également de personnalités politiques, conséquences d’années d’impunité.

L’action de la Justice est donc capitale. Un saccage est un acte violent. La destruction du bien et du travail d’autrui est condamnable.

Un réquisitoire anti-OGM brinquebalant

Rappelons que les VrTH, que les Faucheurs dénoncent par incompétence, permettent de mener une lutte raisonnée contre les mauvaises herbes en réduisant les utilisations de désherbants. Dans nos champs, la biodiversité est tout autant préservée avec ces solutions qu’avec celles utilisées habituellement pour les tournesols non VrTH par exemple. Les Faucheurs restent des militants hors-sols éloignés des réalités de l’agriculture et de la nature.  

Marre des Faucheurs : les Faucheurs Volontaires condamnés

« Nous sommes plusieurs agriculteurs à avoir subi depuis 2010 des destructions de nos champs de tournesol. Ces saccages ont été menés parfois de nuit selon des méthodes commandos parfaitement rodées. Nous ne pouvons plus accepter le discours des Faucheurs et leur diktat qui relèvent d’une manipulation doublée d’une grande violence ». Marre des Faucheurs rassemble des paysans qui ont subi des destructions dans lAllier, lIsère, le Rhône, la Drôme et lIndre-et-Loire.

Le 25 mai 2016, la Cour de Cassation a rendu son verdict en rejetant la demande de trois faucheurs volontaires. Les faucheurs volontaires, condamnés à trois mois de prison avec sursis et dommages et intérêts, ont vu leur peine aggravée par 4 000 € de dommages et intérêts supplémentaires soit un total de 11 000 euros pour des saccages de parcelles de tournesol en juillet 2010 près de Tours. Les paysans victimes attendent toujours le versement des sommes.

En août 2017, 62 faucheurs volontaires s’étaient rendus sur des parcelles d’essais agronomiques à Vieillevigne dans le seul objectif de les saccager. Jugés au tribunal d’instance de Toulouse en mars 2022, seuls 3 d’entre eux avaient eu le droit à un procès. Le mercredi 11 mai 2022, le tribunal de Toulouse les a condamnés à trois mois de prison avec sursis et 458 000 euros de dédommagement.

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