Les délires d’un faucheur que la presse gobe intégralement !

faucheurs - la dépêche

Suite au fauchage d’une parcelle de colza en novembre 2016 près de Dijon, les faucheurs volontaires sont convoqués les uns après les autres par les gendarmeries de leurs domiciles. Ainsi, depuis une dizaine de jours dans toute la France, ils en profitent pour faire de la com’ ! Il faut bien reconnaître que la presse en est friande. Problème :  elle retranscrit leurs âneries sans s’en rendre compte.

Après avoir pris connaissance d’un article publié hier (à lire ici), nous paysans avons décidé de prendre la plume pour faire part de nos remarques au journaliste de La Dépêche du Midi. Voici donc nos 12 corrections et précisions (en rouge ci dessous) :

L’arrachage de culture génétiquement modifiée à Dijon, fin 2016, va conduire les 70 Faucheurs volontaires à la gendarmerie. Le Figeacois Rémy Pesant en fait partie.

  • M. Remy Pesant revendique haut et fort la destruction d’une parcelle de colza chez un agriculteur.

À Dijon, en novembre 2016, les Faucheurs volontaires avaient arraché deux parcelles d’essai de colza considérés comme OGM. Ils étaient 70 à l’œuvre, parmi eux trois Lotois, dont Rémy Pesant. Ce vendredi, il est convoqué à la gendarmerie de Figeac. Dès 14 heures, un appel au soutien est lancé pour un rassemblement à la cité des Carmes, à Figeac. Rencontre.

Quelle était l’action à Dijon ?

Nous sommes intervenus pour arracher du Colza OGM. Puis, nous avons livré cette récolte chez Dijon Céréales et essayé de discuter avec eux. Nous ne sommes pas des voyous, nous ne sommes jamais armés. C’est de la désobéissance civile pas de la délinquance.

  • Les faucheurs sont en réalité des délinquants. Ils ont déjà été condamnés de manière ferme et définitive par la Cour de Cassation.

Nous sommes des lanceurs d’alerte et face aux lobbies des semenciers, au laisser-faire des politiques, nous souhaitons informer la population.

  • C’est inadmissible de voir ces gens s’octroyer le droit de faire leur propre justice en n’hésitant pas à recourir à des formes d’actions violentes.

Que nos actions soient médiatisées, qu’il y ait un procès aussi pour que les choses évoluent. A priori les 70 ont été ou seront convoqués par la gendarmerie.

Comment être certain que ces cultures sont des OGM ?

Les spécialistes les reconnaissent et nous faisons toujours une analyse en laboratoire, même si c’est coûteux.

  • C’est du pipeau ! Les faucheurs destructeurs mélangent tout. : La mutagénèse a été mise au point il y a plus de 50 ans par la recherche publique. Cette technique de sélection bénéficie à toutes les agricultures (biologique et conventionnelle). Les parcelles attaquées par les agriculteurs permettent ainsi de mieux raisonner le recours aux pesticides. Eloignés du terrain et du monde agricole, les faucheurs volontaires n’y connaissent manifestement pas grand chose. En outre, rien ne distingue une plante issue d’une sélection obtenue par mutagénèse. Comment l’insignifiant Remy Pesant peut-il reconnaître un cerisier auto-fertile, fruit de travaux sur la mutagénèse.

Il ne s’agit pas de détruire le travail d’un paysan qui fait bien son métier.

  • C’est faux. La stratégie des faucheurs destructeurs est bien de faire peur aux agriculteurs et aux consommateurs. Ayant été victimes de ces délinquants, nous sommes bien placés pour en parler.

On ne fait aucune action sans preuve, tout s’organise au niveau national.

  • Ainsi donc, ce faucheur avoue tranquillement que lui et ses amis agissent en bande organisée : c’est un scandale !.

Ces deux parcelles étaient couvertes de colza mutagenèse, ce que l’on appelle des OGM cachés ou VrTH, variété rendue tolérante aux herbicides. Ce sont les nouveaux OGM et ils sont encore plus abominables car on force la plante elle-même à muter.

  • Comme nous l’avons évoqué précédemment, c’est là le sommet des âneries des faucheurs. Messieurs les journalistes essayez de vous renseigner avant de retranscrire de tels propos. Les experts de l’Inra peuvent par exemple vous éclairer.

La nature aussi s’adapte, ce qu’ils appellent les mauvaises herbes deviennent de plus en plus résistantes, donc il faut des herbicides de plus en plus forts.

  • ll ne doit pas trop savoir de quoi il parle. Les mauvaises herbes résistantes existent depuis bien longtemps, et ce n’est pas spécifique à une plante tolérante à un herbicide de post levée. Remy le délinquant ne doit pas savoir que tous les blés sont tolérants à des herbicides. Faites attention amis faucheurs : même le blé bio est tolérant à des herbicides.

En quoi ces OGM sont différents ?

Sur l’OGM classique, on apportait un gène d’une autre plante pour la modifier. Avec la mutagenèse, on isole un gène de la plante qui est manipulé en laboratoire, puis réintroduit pour lui donner des caractéristiques plus fortes.

  • Comment la presse peut-elle laisser passer une telle erreur. Toutes les plantes ne sont pas identiques. Le métier de sélectionneur est justement de rechercher les différences, dont celles qui peuvent venir de mutation. Attention, dans un champ bio, des grains de blé qui mutent ça existent. Simplement, on ne les voit pas !

Quelle est la réglementation sur les OGM ?

Depuis 2008, il y a en France une clause de sauvegarde interdisant la culture du maïs appellé Monsanto 810. Aussitôt, les industries semencières ont imaginé ce procédé de mutagenèse. Il y aurait aujourd’hui plus de 125 000 ha de ces cultures en France.

  • Pourquoi ne pas rappeler que l’utilisation de la mutagénèse en sélection végétale existe depuis plus de 70 ans en France et en Europe. Les faucheurs ont une capacité a imaginer des complots partout. Il serait intéressant de demander à Remy Pesant d’ expliquer l’origine des choux Romanesco  par exemple…

Ces VrTH sont reconnus par l’Europe comme OGM, mais exclus du champ d’application, donc non soumis à des évaluations, à la traçabilité et à un étiquetage.

  • Toutes les semences issues de la mutagénèse sont inscrites au catalogue officiel par les autorités.

C’est notre lutte faire admettre aux pouvoirs publics complices, que ce sont bien des cultures OGM. Les trois combats des faucheurs volontaires portent : sur ces OGM, sur les importations et pour un étiquetage clair. Car tous les produits alimentaires qui ne sont pas mentionnés sans OGM, en contiennent.

  • Une nouvelle fois le bla bla habituel des faucheurs pour conclure ! Mais posons tout de même une dernière question aux faucheurs destructeurs. Certains d’entre eux (certes, peu nombreux) sont des paysans qui cultivent du triticale. Pour info le triticale est une espèce artificielle issu du croissement entre le blé et le seigle. Ce croissement n’est pas possible dans la nature. Cette espèce a été créée dans les années 70 dans un laboratoire de l’INRA avec des produits chimiques. Hé oui ! 

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