Les Faucheurs volontaires sont privés de procès à Dijon en raison… d’une grève des avocats.
38 militant radicaux devaient comparaitre ce jeudi 5 avril au tribunal en Côte d’Or pour avoir saccagé une parcelle de colza en novembre 2016. Les faucheurs avaient rameuté le banc et l’arrière banc pour transformer ce procès en tribunal médiatique contre l’agriculture. Patatra, le mouvement social des avocats les prive d’une tribune médiatique. A la va-vite, les militants maintiennent la kermesse qu’ils avaient prévu. Pendant deux jours, leur groupuscule va faire acte de présence à Dijon.
On connait leurs arguments :
- Le système agricole cultive des OGM qui seraient « cachés ».
Les Faucheurs veulent instruire le procès de la mutagénèse. Cette technique est pourtant très connue en agriculture. Et le bio en profite largement. C’est le cas du blé Rénan qui est la variété la plus répandue en bio. Citons également les 350 000 hectares de Triticale, un hybride artificiel entre le blé et le seigle bio, cultivé aussi en majorité en bio.
- Les agriculteurs seraient aux mains de l’agrochimie.
Nous autres producteurs serions privés de notre liberté de choix. Notez la subtilité de l’argument qui nous fait passer – nous autres paysans – pour des benêts. Messieurs les faucheurs, sachez-le une bonne fois pour toute : nous sommes libres d’utiliser ou non telle ou telle semence. Faut-il que vous soyiez à ce point éloignés de l’agriculture pour avancer de telles contre-vérités ?
- Les variétés tolérantes aux herbicides (VTH) créeraient des résistances insurmontables.
Les Faucheurs brandissent la fameuse question des résistantes en agriculture. Mais ce sujet n’est pas né avec les VTH. Cette question est même inhérente à la biologie. On retrouve le même débat avec les antibiotiques. En agriculture, les bonnes pratiques agronomiques avec les rotations notamment permettent de gérer les résistances.
Quelle est donc la réalité des faucheurs volontaires aujourd’hui ?
- Ils rassemblent 100 voire 200 personnes maximum sur tout le territoire. C’est vraisemblablement le nombre de militants que l’on comptabilisera ce jeudi à Dijon. Comparé aux belles heures de José Bové, c’est aujourd’hui un groupuscule déclinant.
- L’immense majorité des faucheurs n’a jamais cultivé la moindre parcelle de terre. Cela ne les empêche pas de donner des leçons d’agronomie et d’écologie aux paysans qui eux, vivent au contact de la nature.
- Les Faucheurs ne sont pas des donneurs d’alerte contrairement à leurs affirmations. Ce sont des délinquants qui saccagent des champs appartenant à des paysans. Ils agissent souvent de nuit. Certains d’entre eux ont été condamnés en 2016 par la Cour de cassation à trois mois de prison avec sursis et 11000 euros de dommages et intérêts pour avoir détruit des parcelles de tournesol de deux agriculteurs près de Tours en 2010.
- Les Faucheurs sont-ils transparents comme ils le disent ? On attend toujours qu’ils se livrent à la Justice pour avoir saccagé de nuit 11 hectares de tournesol chez l’un des nôtres dans l’Allier en 2011.Donneurs d’alerte ? Surtout quand ils ne risquent pas grand chose…
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