Ignorance crasse et violence des faucheurs

1,26 hectares, 120 variétés détruites sur des essais officiels dits VATE (Valeur Agronomique, Technologique et Environnementale), 120 autres variétés saccagées sur des essais de contrôle variétal à la Pouèze dans le Maine et Loire. Les Faucheurs volontaires délinquants ont mené une opération commando dimanche de Pâques sur un site agricole supervisé par le Ministère de l’agriculture. Cette action est ressentie comme une grande violence par la recherche publique, les scientifiques et les agriculteurs. Comment justifier le recours au vandalisme d’autant plus que le GEVES (Groupe d’Etude et de Contrôle des Variétés et des Semences) détaille la démarche de dialogue et de transparence établie avec les faucheurs volontaires eux-mêmes ! Une présentation avait d’ailleurs été organisée par le GEVES lui-même !

Comment justifier ces destructions et le saccage de toutes ces variétés ? Certaines étaient issues ces semences tolérantes aux herbicides. C’est la fameuse mutagénèse dénoncée par les faucheurs. Faut-il rappeler que cette technique a été mise au point il y a 80 ans puis développée par l’INRA. C’est une technique utilisée largement en agriculture biologique et conventionnelle.

Nous autres agriculteurs qui avons subi dans le passé la violence des faucheurs volontaires, ces saccages menés selon des méthodes commandos parfaitement rodées sont inadmissibles. Le traumatisme causé par ces vandales à l’été 2010 dans nos champs demeure toujours !

La tribune des idéologues

Tribune contre les tournesols et colza tolérants aux herbicides sur libération.fr (20/03/2015)[1] :

Au lieu de saccager les champs de paysans, les ONG feraient mieux de connaître la réalité des exploitations agricoles !

 

Des ONG écologistes ont publié vendredi dernier une tribune scandaleuse sur le sitewww.liberation.fr pour demander la suspension de la culture de tournesol et colza tolérants aux herbicides.

 

Ces signataires encouragent la violence.

Ils poussent les faucheurs volontaires à des actes de destruction. Les paysans de Marre des Faucheurs ont subi depuis 2010 le saccage de leurs champs de tournesol. Ces destructions ont été menées parfois de nuit selon des méthodes commandos parfaitement rodées.

 

En réalité, c’est une tribune de décroissants.

Leur refus du progrès est incompréhensible. Alors que les agriculteurs ont besoin de solutions techniques et d’innovations, eux, s’opposent. Ce sont des « anti-tout ». Ils veulent faire barrage à des solutions issues de la mutagénèse qui a été développée depuis plus de 50 ans par la Recherche publique (INRA). Leur opposition systématique à toute innovation est incompréhensible alors que les VTH ont leur place dans le développement de l’agriculture, dans la gestion des mauvaises herbes, dans le contrôle de l’ambroisie, plante invasive et allergène. Les agriculteurs doivent en effet faire face au développement de nombreuses plantes invasives en raison des évolutions du climat. Par ailleurs, le tournesol a besoin d’être soutenu par ces solutions pour sortir d’impasses techniques.

 

« Nous sommes inquiets de voir toujours les mêmes idéologies se réveiller. Elles bloquent l’agriculture française. Elles constituent une menace pour nos exploitations. Les Français n’ont pas besoin d’idéologues, ni de marchands de peur. Ils ont besoin d’agriculteurs qui produisent en France des aliments de qualité et qui se battent contre la concurrence mondiale des produits importés ».

Marre des Faucheurs : Nous sommes plusieurs agriculteurs à avoir subi depuis 2010 des destructions de nos champs de tournesol. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus accepter le discours des Faucheurs et leur diktat qui relèvent d’une manipulation doublée d’une grande violence. C’est pourquoi, nous prenons la parole. Marre des Faucheurs est un groupe d’agriculteurs victimes de ces extrémistes écologistes. Autour de Fabien Labrunie, producteur en Indre-et-Loire, ces agriculteurs veulent montrer le double visage des Faucheurs volontaires : des délinquants écologistes et des incompétents en matière d’agronomie. Marre des Faucheurs rassemble des paysans qui ont subi des destructions dans l’Allier, l’Isère, le Rhône, la Drôme et l’Indre-et-Loire.

 


[1] http://www.liberation.fr/debats/2015/03/20/colzas-et-tournesols-genetiquement-modifiesla-contamination-a-commence_1224897

Marre des Faucheurs sur RMC

Fabien Labrunie était l’invité de l’émission Carrément Brunet à l’occasion du salon de l’agriculture. Réécouter l’émission :

Capture d’écran 2015-02-27 à 12.02.53

La maladie des anti-tout ? La lecture partielle de Paul Le Hire du Monde

« Comment des OGM cachés arrivent sur le marché ». C’est le titre, sans point d’interrogation, d’un article publié hier dans Le Monde. Paul Le Hir, le journaliste, annonce la culture d’OGM cachés en France et surtout l’arrivée de nouveaux OGM. Vu la première partie de son papier, il est clair que Monsieur Le Hir n’a pas dû beaucoup travailler le sujet. Il s’est contenté d’un simple copier-coller de la prose des faucheurs volontaires ; ceux-là même qui sont venus faucher chez moi en 2010.
Pour le journaliste du Monde, les plantes tolérantes sont simplement synonymes de  « plus de pesticides ». Il aurait pu faire quelques recherches sur les utilisations de la technologie de la mutagénèse comme par exemple les tournesols oléiques ou la betterave sucrière. Prenons me cas de la betterave : dans la logique des faucheurs volontaires (et de Paul Le Hir), les scientifiques qui ont découvert les graines monogerme génétique doivent être condamnés puisqu’en favorisant la suppression du démariage, ils ont fait du tort à l’emploi ! Cela dit, je voudrais bien les voir les écolos dans les champs de betteraves à faire du démariage…
Ce qui est récurrent chez nos camarades faucheurs c’est leur capacité à ne lire qu’a moitié ou uniquement ce qui les intéresse. Si on devait dessiner la réglementation européenne sur les OGM, elle aurait la forme d’un entonnoir. En haut, une définition large pour ensuite article par article arriver à une définition juridique précise. Cette forme d’écriture est-elle une spécificité à la réglementation OGM ? Non.
Prenons le code pénal sur la dégradation en réunion (cas de fauchage d’une culture) : à l’article 1 (Article 322-1 ), il est précisé un montant d’amende (30.000 €) ainsi qu’une peine de prison (3 ans) sauf s’il n’en est résulté qu’un dommage léger. Si vous continuez la lecture du code pénal, vous verrez que pour une série de cas particuliers les peines sont modulées, en plus ou en moins. Cet exemple montre qu’il faut toujours avoir une lecture complète d’un texte. Force est de constater que le journaliste du monde ne se prête pas à ce type de démarche. Dommage pour la crédibilité de son papier.
Le reste de l’article présente de nouvelles technologies de biologie moléculaire. Bien évidement les petits savants des faucheurs volontaires annoncent la fin du monde. Heureusement le journaliste a interrogé l’INRA (il a fait l’effort, histoire de crédibiliser son papier).).
Il est dommage que le Monde se livre à ce type de démarche surtout que c’est le même journal qui m’a fait découvrir qu’une des technique contestée par nos zozos était l’œuvre d’une chercheuse française.

Alors Paul Le Hir, il serait préférable de lire les articles de la rubrique Sciences du Monde plutôt que les tracts des militants écolos…

Vandale : un passeport pour siéger au HCB !

Je viens de découvrir un truc incroyable : l’organisateur ou le patron du fauchage de nos parcelles de tournesol en juillet 2010 vient d’être nommé au comité économique, éthique et social (CEES) du Haut Conseil des biotechnologies par un décret signé par Ségolène Royal. Il s’agit de Jean Luc Juthier représentant de la Confédération paysanne ! (source)
Le jour des fauchages il était l’organisateur des destructions. Les images vidéo de TV Tours en témoignent. Bien entendu il n’a pas été poursuivi. Il donnait que les ordres de fauchages.

Ce que je sais de lui. C’est un producteur de fruits et légumes en Gaec avec son fils du coté de Lyon. A propos sur les plantes tolérantes, il explique tranquillement et avec un certain talent de manipulation tous les dangers agronomiques. La fin du monde n’est pas loin ! Sauf que lui, quand il rencontre des difficultés avec des parasites il interprète comme bon lui semble la réglementation du bio. Et tiens que je te mette de l’huile de neem (une substance toxique suspectée d’être un perturbateur endocrinien) dans mon verger.

Voir en fin de reportage d’Arte les propos de son fils :

Le HCB est une instance officielle qui donne son avis sur tout les dossier OGM (autorisation mise en marché, essais…). Le CEES comme son nom l’indique se doit d’analyser au cas par cas sauf sur les aspect scientifiques. C’est dans ce comité que sont discuté les impacts économiques et aussi agronomiques. Au vu de la composition de ce comité et des positionnements affichés par ses membres, on peut légitimement se poser la question de l’utilité de le réunir. Jean- Luc Juthier conseillera utilement sur comment détruire – il a de l’expérience- et surtout comment on peut se soustraire de la loi.