Dans une traditionnelle lettre ouverte, les Faucheurs volontaires se sont récemment adressés à la Commission européenne, dénonçant une nouvelle fois l’existence d’« OGM cachés ». Leur message, « NON aux OGM cachés dans la législation européenne qui se prépare ! »[1], s’inscrit dans le cadre de la future législation des OGM obtenus par « mutagénèse dirigée et cisgénèse », prévue pour le 2ème semestre de 2023.
Forcés de constater que les Faucheurs volontaires maîtrisent l’art de la manipulation…
Contrairement à ce qu’ils prétendent, rappelons donc que les conclusions de l’avis de la Cour de Justice de l’Union Européenne rendues le 25 juillet 2018 statuaient que les VTH issues de la mutagénèse actuellement cultivées en France étaient exemptées de l’application des exigences de la Directive 2001/18 qui régit les OGM. Les VTH (variétés tolérantes aux herbicides), dans le viseur des Faucheurs, ne sont pas des OGM. Elles permettent la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et sont un outil majeur pour lutter contre l’ambroisie.
On retrouve également dans ce plaidoyer de quatre pages, leur inépuisable argumentaire : les institutions (en l’occurrence, la Commission européenne) et l’agro-business (l’industrie semencière et agrochimique) travaillent main dans la main à la construction d’un « monstre technologique », au détriment de tout le vivant sur Terre.
Ils osent dénoncer une « inhumanité » en marche, le « chaos ». Mais qui saccage nos productions agricoles, freine voire empêche l’innovation et le renforcement de notre souveraineté alimentaire ?
Il est d’ailleurs assez surprenant que les Faucheurs aient recours au Droit pour défendre leur cause, quand on connaît leur passif avec la Justice. Affaire à suivre.