Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde… Voilà que la tête de liste écologiste pour les européennes Yannick Jadot (EELV), même s’il condamne « sans ambiguïté » les attaques de boucheries perpétrées par des activistes végans, les qualifie de « crétins ». C’était sur France info le 12 octobre dernier. Sauf que Monsieur Jadot, ces activistes ne sont pas des crétins mais des délinquants. Il est important de bien qualifier les faits dont se rendent responsables ces militants environnementalistes sous peine de croire que vous êtes légèrement complice…
Destruction d’un champ de tournesol : les Faucheurs doivent être condamnés
Le gouvernement devrait avoir conscience que non seulement les Faucheurs Volontaires sont des délinquants violents mais que rien n’arrêtera leur surenchère. C’est ce que montre le saccage d’un champ de tournesol qui s’est produit du 31 juillet au 1er août dernier à Tour-Sur-Orb (34). Le mode d’action est le même : une opération de nuit et masquée. Leur revendication est toujours la même : dénoncer les OGM qui seraient cachés en demandant rien de moins que « les municipalités arrêtent de fermer les yeux (…) et fassent détruire ces champs » ! Rien de moins ! La question de la mutagénèse, et celles des Variétés Tolérantes au herbicides n’est qu’un prétexte pour ces militants environnementalistes. Ils cherchent à imposer par la force leur vision de la société : la décroissance. Ces militants ne connaissent rien aux pratiques agronomiques étant pour l’immense majorité d’entre eux étrangers au monde agricole. Ils cherchent une victoire en obtenant un moratoire contre les cultures issues de la mutagénèse. Une fois ce moratoire obtenu, ils passeront à un nouveau combat contre l’agriculture.
Arrêtons d’opposer la bio et le conventionnel. ça n’a aucun sens !!
Un ami nous envoie un article qui a été publié dans le journal Le Monde : « Les semences, à la source du goût » (6 juin 2018). La parole est donnée à Catherine Flohic, auteure, journaliste et éditrice, qui a consacré « des mois d’enquête et a rassemblé une quarantaine d’entretiens au long cours pour écrire un livre : Les Semences en questions, de la terre à l’assiette.
Il y a maintenant une manie qui consiste à opposer les agricultures. D’un côté il y aurait la bio qui serait l’idéale et de l’autre le conventionnel, forcément trafiqué en laboratoire. C’est une belle illusion ou une ignorance flagrante. Car les laboratoires de l’INRA sont depuis longtemps à l’origine de variétés utilisées en bio ou non. Comme par exemple le triticale, un croisement entre le seigle et le blé, très cultivé en bio. Ainsi Pierre-Henri Gouyon, présenté comme biologiste dans l’article du Monde mais qui est aussi un soutien actif des Faucheurs volontaires confond les genres. Il délaisse sa casquette de scientifique pour endosser celle du militant environnementaliste en disant : « il y a aujourd’hui d’autres techniques comme la mutagenèse, qui induit volontairement des mutations génétiques dans un organisme. L’industrie prétend que c’est ce que fait la nature, mais ces manipulations n’ont rien de naturel. Cela leur permet surtout de breveter la semence… C’est là, selon moi, le problème majeur des OGM, dissimulés ou non. ». C’est tout simplement faux. Ce n’est pas un problème en soi. Les faucheurs volontaires vont-il occuper les magasins Biocoop, Léa Nature par exemple ?
Le journal Le Monde s’égare ensuite complètement lorsqu’ il dit : « il est urgent de remettre de la diversité dans les champs, librement, avec des semences paysannes qui s’adaptent aux conditions variables et aux terroirs différents, et savent mieux résister aux maladies, sans recours à la chimie. « La stratégie de l’homogénéité maximale est contraire à toute agriculture durable, et pourrait même mener à une véritable catastrophe, alerte M. Gouyon. Si tout est pareil dans les champs, un seul pathogène pourrait engendrer une épidémie dévastatrice. ».
La diversité ne vient pas forcément des semences paysannes. Les paysans que nous sommes demeurent encore libres de faire eux-mêmes leurs semences ou de recourir à des semences certifiées. Le fameux catalogue des semences tant décrié par les faucheurs volontaires est au contraire un bon moyen de préserver cette diversité. Et quand on parle « d’homogénéisation » de l’alimentation, cela ne vient surement pas du monde agricole. Il n’y a qu’à se promener dans des étals pour observer une immense diversité de variétés et de produits.
Le bide des faucheurs volontaires à Dijon – décryptage
Les faucheurs volontaires ont visiblement raté leur rassemblement à Dijon les 5 et 6 avril dernier.
Privés de procès en raison d’une grève des avocats, les militants écologistes ont, du coup, cherché à enfumer la presse.
Le premier ressort des mouvements activistes consiste à organiser des « happenings » pour offrir une image visuelle aux media. Or les faucheurs volontaires se sont heurtés à la faiblesse de leur troupe. Seuls 100 à 150 militants ont répondu présents à leur appel. Et l’on a finalement vu quelques retraités (même si nous n’avons rien contre les retraités) sillonner Dijon en distribuant des tracts contre les « OGM cachés ».
Du coup, les faucheurs ont cherché à dénicher un scoop. Sonner trompettes et clairons. Le voici :
Pour obtenir les colzas « Clearfield » (ou VTH Variétés Tolérantes aux Herbicides), la société BASF, en plus de la mutagenèse, aurait « utilisé une autre technique : la multiplication in vitro de cellules de pollen, destinée à en transformer le plus grand nombre possible en embryons, puis en plantules. Ce procédé permet de gagner plusieurs années de multiplication et d’évaluation des nouvelles plantes afin d’accélérer l’arrivée des profits résultant de la commercialisation des nouvelles semences. »
Le scoop fait pschitttt… Car il n’y a rien de nouveau pour qui s’intéresse à l’agronomie. Et il n’y a rien de scandaleux à cela. 75% des surfaces de colza sur notre territoire proviennent de semences hybrides issues de cette technique décriée par les faucheurs.
Il est pour le moins étonnant que les faucheurs se réveillent maintenant d’autant que cette technique est largement utilisée pour le piment, l’asperge, l’orge, l’aubergine et le blé.
Il est évident que la démarche des faucheurs est de tout interdire notamment dans le secteur de la recherche variétale.
Notons un point amusant soulignée par la société BASF dans un communiqué de presse : contrairement à ce qu’affirme les faucheurs, BASF n’est pas une entreprise semencière et ne commercialise donc pas de semences contrairement à ce qu’affirme la Confédération paysanne.
Derrière le folklore des faucheurs se cachent des actes violents. N’oublions pas qu’ils doivent comparaître devant le tribunal de Dijon le 15 et 16 novembre 2018 pour avoir saccagé une parcelle d’essai mené par un agriculteur, essai qui avait pour objectif de limiter le recours aux produits phytosanitaires.
Ne nous y trompons pas, c’est bien les faucheurs qui doivent être jugés pour leur saccage et non les agriculteurs pour les techniques qu’ils utilisent en toute légalité !
Dijon : ce que les Faucheurs volontaires nous cachent
Les Faucheurs volontaires sont privés de procès à Dijon en raison… d’une grève des avocats.
38 militant radicaux devaient comparaitre ce jeudi 5 avril au tribunal en Côte d’Or pour avoir saccagé une parcelle de colza en novembre 2016. Les faucheurs avaient rameuté le banc et l’arrière banc pour transformer ce procès en tribunal médiatique contre l’agriculture. Patatra, le mouvement social des avocats les prive d’une tribune médiatique. A la va-vite, les militants maintiennent la kermesse qu’ils avaient prévu. Pendant deux jours, leur groupuscule va faire acte de présence à Dijon.
On connait leurs arguments :
- Le système agricole cultive des OGM qui seraient « cachés ».
Les Faucheurs veulent instruire le procès de la mutagénèse. Cette technique est pourtant très connue en agriculture. Et le bio en profite largement. C’est le cas du blé Rénan qui est la variété la plus répandue en bio. Citons également les 350 000 hectares de Triticale, un hybride artificiel entre le blé et le seigle bio, cultivé aussi en majorité en bio.
- Les agriculteurs seraient aux mains de l’agrochimie.
Nous autres producteurs serions privés de notre liberté de choix. Notez la subtilité de l’argument qui nous fait passer – nous autres paysans – pour des benêts. Messieurs les faucheurs, sachez-le une bonne fois pour toute : nous sommes libres d’utiliser ou non telle ou telle semence. Faut-il que vous soyiez à ce point éloignés de l’agriculture pour avancer de telles contre-vérités ?
- Les variétés tolérantes aux herbicides (VTH) créeraient des résistances insurmontables.
Les Faucheurs brandissent la fameuse question des résistantes en agriculture. Mais ce sujet n’est pas né avec les VTH. Cette question est même inhérente à la biologie. On retrouve le même débat avec les antibiotiques. En agriculture, les bonnes pratiques agronomiques avec les rotations notamment permettent de gérer les résistances.
Quelle est donc la réalité des faucheurs volontaires aujourd’hui ?
- Ils rassemblent 100 voire 200 personnes maximum sur tout le territoire. C’est vraisemblablement le nombre de militants que l’on comptabilisera ce jeudi à Dijon. Comparé aux belles heures de José Bové, c’est aujourd’hui un groupuscule déclinant.
- L’immense majorité des faucheurs n’a jamais cultivé la moindre parcelle de terre. Cela ne les empêche pas de donner des leçons d’agronomie et d’écologie aux paysans qui eux, vivent au contact de la nature.
- Les Faucheurs ne sont pas des donneurs d’alerte contrairement à leurs affirmations. Ce sont des délinquants qui saccagent des champs appartenant à des paysans. Ils agissent souvent de nuit. Certains d’entre eux ont été condamnés en 2016 par la Cour de cassation à trois mois de prison avec sursis et 11000 euros de dommages et intérêts pour avoir détruit des parcelles de tournesol de deux agriculteurs près de Tours en 2010.
- Les Faucheurs sont-ils transparents comme ils le disent ? On attend toujours qu’ils se livrent à la Justice pour avoir saccagé de nuit 11 hectares de tournesol chez l’un des nôtres dans l’Allier en 2011.Donneurs d’alerte ? Surtout quand ils ne risquent pas grand chose…