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Faucheurs volontaires : Du journalisme au militantisme, la frontière est parfois poreuse pour certains.

marre des faucheurs

 « Il [l’Etat] est donc hors la loi et il continue de favoriser la manne financière de l’Agrochimie sur les cultures françaises […]. »  Cette phrase ne laisse pas de place au doute.

Et pourtant, ces propos ne sont pas ceux de faucheurs volontaires mais bien d’un journaliste, auteur de cet article paru dans La Dépêche du Midi le 24 novembre (ci-dessous). On y retrouve, du début jusqu’à la fin, la fine prose des militants anti-OGM :

-  La dénonciation des Variétés Rendues Tolérantes aux Herbicides (VRTH), plus communément appelées par les faucheurs « OGM cachés » ;

- Un Etat hors-la-loi, pieds et mains liés à l’agrochimie ;

- Et le célèbre triptyque d’« actions non violentes », de « désobéissance civile » et d’ « inspection citoyenne », qui les rendrait intouchables.

Pas l’once d’un droit de réponse pour la RAGT de Calmont, victime de cet acte de délinquance – pour rappel, ce sont 80 faucheurs qui auraient détruit des milliers de doses de semences de tournesol[1]. Elle a pourtant, à juste titre, porté plainte contre ces faucheurs volontaires.

L’utilisation de la notion de « hors-la-loi », qualifiant ici l’Etat, interroge. Que sont les faucheurs volontaires s’ils ne sont pas des hors-la-loi ? S’introduire sur des propriétés privées constitue un délit. Et saccager des exploitations et outils agricoles est parfaitement illégal.

Mis à part tout ça, le journaliste relaie l’invitation des faucheurs pour une « soirée de lutte festive ».

Marre des Faucheurs préfère vous inviter à retenir la date du 7 décembre, date de la convocation au tribunal de Rodez des 28 faucheurs volontaires, à la suite de cette action de destruction à la RAGT de Calmont.

La « désobéissance civile », véritable outil de propagande

marre des faucheurs

Ou comment les faucheurs volontaires tentent de légitimer le « hors-la-loi » …

Mardi 29 novembre est organisée une soirée de soutien aux faucheurs volontaires d’OGM. Une occasion pour eux de se poser les bonnes questions :

Le Collectif Marre des Faucheurs peut déjà vous apporter toutes les réponses !

-  « Quels OGM aujourd’hui en France et dans le monde ? »

C’est assez simple. Il n’y a pas d’OGM en France, puisqu’ils sont interdits ! Ils ne sont ni « cachés », ni « déguisés » sous l’appellation « variétés tolérantes aux herbicides ». L’occasion de rappeler que celles-ci permettent de désherber les adventices (mauvaises herbes) dans des situations particulièrement difficiles notamment l’ambroisie, plante invasive et fortement allergène. Sans VTH, il ne serait plus possible de cultiver le tournesol dans de très nombreuses régions en France.

-          « Pourquoi et comment résister ? »

En se formant sur les sujets agricoles par exemple ? Et pourquoi pas bien relire les conclusions de l’avis de la Cour de Justice de l’Union européenne rendues le 25 juillet 2018 qui statuaient que les VTH issues de la mutagénèse actuellement cultivées en France étaient exemptées de l’application des exigences de la Directive 2001/18 qui régit les OGM.

« Face à la répression, comment mieux se défendre ensemble ? »

En effet, à la suite d’actes de destruction, plusieurs faucheurs volontaires font l’objet de poursuites judiciaires et/ou de condamnations. Plusieurs procès sont d’ailleurs en cours. Marre des Faucheurs espère que ces actes, accomplis en toute illégalité, seront condamnés. L’expression d’un désaccord ne légitime pas le non-respect de la loi.

« Quelle désobéissance civile aujourd’hui ? »

Aucune destruction et violation de propriétés privées, d’exploitations agricoles ou encore de parcelles d’expérimentation n’est tolérable. Les Faucheurs recourent à la violence sans même saisir les autorités compétentes pour qu’elles enquêtent, et, le cas échéant, sanctionnent un non-respect de la loi de la part du propriétaire de la parcelle.

Non à la légalisation de milices environnementalistes et écologistes qui jouent la surenchère. Retenues d’eau, parcelles agricoles, … Ils préfèrent faire justice eux-mêmes. Et ce sont les agriculteurs qui subissent directement les conséquences de leur propagande.

Les Faucheurs volontaires continuent à faire de l’agit-prop

Dans une traditionnelle lettre ouverte, les Faucheurs volontaires se sont récemment adressés à la Commission européenne, dénonçant une nouvelle fois l’existence d’« OGM cachés ». Leur message, « NON aux OGM cachés dans la législation européenne qui se prépare ! »[1], s’inscrit dans le cadre de la future législation des OGM obtenus par « mutagénèse dirigée et cisgénèse », prévue pour le 2ème semestre de 2023.

Forcés de constater que les Faucheurs volontaires maîtrisent l’art de la manipulation…

Contrairement à ce qu’ils prétendent, rappelons donc que les conclusions de l’avis de la Cour de Justice de l’Union Européenne rendues le 25 juillet 2018 statuaient que les VTH issues de la mutagénèse actuellement cultivées en France étaient exemptées de l’application des exigences de la Directive 2001/18 qui régit les OGM. Les VTH (variétés tolérantes aux herbicides), dans le viseur des Faucheurs, ne sont pas des OGM. Elles permettent la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et sont un outil majeur pour lutter contre l’ambroisie.

On retrouve également dans ce plaidoyer de quatre pages, leur inépuisable argumentaire : les institutions (en l’occurrence, la Commission européenne) et l’agro-business (l’industrie semencière et agrochimique) travaillent main dans la main à la construction d’un « monstre technologique », au détriment de tout le vivant sur Terre.

Ils osent dénoncer une « inhumanité » en marche, le « chaos ». Mais qui saccage nos productions agricoles, freine voire empêche l’innovation et le renforcement de notre souveraineté alimentaire ?

Il est d’ailleurs assez surprenant que les Faucheurs aient recours au Droit pour défendre leur cause, quand on connaît leur passif avec la Justice. Affaire à suivre.

 

Lorsque des hors-la-loi demandent le respect de la loi

L’état de nécessité a bon dos…

Quinze faucheurs volontaires ont récemment décidé de se pourvoir en cassation, après leur condamnation en appel à 300 euros d’amende avec sursis. Pour rappel, ils étaient poursuivis pour avoir rendu impropre à la vente plusieurs bidons d’herbicides du département, à Foix, en 2016 et 2017.

Ces actes, accomplis en toute illégalité, sont pourtant définis par leurs auteurs de délits relevant de « l’état de nécessité environnementale ». Qui sont-ils exactement pour se donner un droit de dégradation et de le justifier par cette « nécessité » ?

Bien qu’ils revendiquent haut et fort cette forme de militantisme – « Détruire, être attaqués devant les tribunaux et être médiatisés pour faire passer nos messages[1] » – on peut légitiment s’interroger sur la revendication de l’état de nécessité pour détruire, saccager et violer la propriété privée.

Rappelons qu’avant de désobéir à la loi les citoyens doivent utiliser en vain toutes les voies de recours légales.

En définitive, l’expression d’un désaccord ne devrait pas pouvoir se réfugier dans la désobéissance civile, en toute impunité, bafouant la réalité juridique.



[1] La Dépêche, Les « faucheurs fauchés » lancent une collecte de fonds, septembre 2022.

« Anciens » et « nouveaux » OGM : l’obsession des faucheurs volontaires

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En automne 2021, la Commission européenne a lancé une initiative pour un nouvel encadrement des organismes génétiquement modifiés. Depuis, les faucheurs volontaires ne cessent de remettre en question la législation et l’interprétation de l’Etat français du jugement de la cour de justice de l’Union européenne rendu en juillet 2018 à ce sujet, pointant du doigt les variétés tolérantes aux herbicides (VTH) et plus généralement les new breeding technologies (NBT).

Leur infatigable argumentaire :

  • Les plantes issues de nouvelles techniques de modification génétique sont des OGM ;
  • L’Etat français et l’agro-business (industrie semencière et agrochimique) travaillent main dans la main pour détruire le vivant et nourrir leur intérêt financier.

Leur mode d’action, en « bon citoyen » :

  • La violation de la propriété privée (industries et coopératives) ;
  • Le saccage des cultures ;
  • L’absence de dialogue.

… Et comme caution de leur revendication : une désobéissance civile qui serait non violente, pieds et poings liés à l’état de nécessité. Rappelons-le : détruire un champ est un acte de vandalisme et les auteurs sont des délinquants.

Le Collectif Marre des Faucheurs tient donc à rappeler aux faucheurs volontaires que les variétés tolérantes aux herbicides (VTH) ne sont pas des OGM. Ni ancien, ni nouveau. Elles permettent la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires et sont un outil majeur pour lutter contre l’ambroisie, espèce invasive au pollen fortement allergène comme chacun sait. C’est une innovation majeure. Dans certains territoires, ces semences sont parfois les seules alternatives.

Préoccupés par la prolifération de leurs fakenews, les faucheurs volontaires semblent par ailleurs oublier les enjeux majeurs auxquels la France doit faire face. Dans un contexte où la souveraineté alimentaire de la France est largement remise en question, où les dépendances et fragilités se font ressentir – notamment sur l’huile de tournesol avec la guerre en Ukraine -, la question de la production est la problématique d’aujourd’hui.

Ce n’est pas en détruisant des parcelles réduisant ainsi l’expérimentation, la connaissance agronomique et notre travail (!), que les faucheurs volontaires apporteront des solutions pérennes.