L’état de nécessité a bon dos…
Quinze faucheurs volontaires ont récemment décidé de se pourvoir en cassation, après leur condamnation en appel à 300 euros d’amende avec sursis. Pour rappel, ils étaient poursuivis pour avoir rendu impropre à la vente plusieurs bidons d’herbicides du département, à Foix, en 2016 et 2017.
Ces actes, accomplis en toute illégalité, sont pourtant définis par leurs auteurs de délits relevant de « l’état de nécessité environnementale ». Qui sont-ils exactement pour se donner un droit de dégradation et de le justifier par cette « nécessité » ?
Bien qu’ils revendiquent haut et fort cette forme de militantisme – « Détruire, être attaqués devant les tribunaux et être médiatisés pour faire passer nos messages[1] » – on peut légitiment s’interroger sur la revendication de l’état de nécessité pour détruire, saccager et violer la propriété privée.
Rappelons qu’avant de désobéir à la loi les citoyens doivent utiliser en vain toutes les voies de recours légales.
En définitive, l’expression d’un désaccord ne devrait pas pouvoir se réfugier dans la désobéissance civile, en toute impunité, bafouant la réalité juridique.