À l’heure où le Conseil constitutionnel s’apprête à se prononcer sur la proposition de loi « contraintes agricoles », une question cruciale se pose : voulons-nous garantir aux agriculteurs les moyens de produire durablement, ou laisser l’idéologie prendre le pas sur la science et le terrain ?
Les agriculteurs, premiers concernés… et premières victimes
Sur le terrain, les enjeux sont concrets. Protection des cultures, résistances aux bioagresseurs, adaptation au stress hydrique : ce ne sont pas des concepts de salon, mais des réponses indispensables pour continuer à produire dans un contexte de plus en plus hostile.
La perte de solutions techniques et les évolutions climatiques, nous laisse de moins en moins de marge de manœuvre. Les innovations variétales ne sont pas des gadgets, ce sont des outils au même titre que le tracteur ou la station météo.
L’insécurité réglementaire : une nouvelle forme de décroissance imposée
Ce qui est en jeu dans cette loi, ce n’est pas une dérive technologique incontrôlée. C’est la capacité à innover en sécurité juridique. Aujourd’hui, les semenciers, les instituts techniques, les coopératives hésitent à développer ou diffuser certaines variétés par peur de requalifications juridiques, de vandalisme ou de polémiques publiques.
Résultat : la France se prive d’outils validés scientifiquement, pendant que d’autres pays avancent. Et les agriculteurs français, eux, se retrouvent en compétition avec des productions venues d’ailleurs, plus souples, mieux équipées, plus résilientes.
Refaire de la science une boussole politique
L’objectif de la loi Duplomb est simple : remettre la science, le droit et l’agronomie au cœur des décisions.
C’est aussi une manière de reconstruire la confiance entre les producteurs, les chercheurs et la société, en sortant du soupçon généralisé.
Ce que nous demandons : des règles claires, un cap assumé :
- Des outils validés, encadrés, lisibles juridiquement.
- La fin des amalgames entre mutagénèse, édition génomique et OGM transgéniques.
- La possibilité de produire avec efficacité, sobriété, et responsabilité.
Nous ne pouvons pas bâtir une souveraineté alimentaire sur des interdits, des fantasmes ou des slogans. Il est temps que la loi protège ceux qui cherchent, qui innovent, qui sèment — pas ceux qui détruisent, bloquent ou stigmatisent.
vhyklo