Les faucheurs volontaires regardent trop Terminator !

Ça en devient presque amusant. Les actions des faucheurs volontaires font de vraies bides avec de moins en moins d’article de presse mais ils arrivent malgré tout à enfumer quelques journalistes (voir l’édition du Midi Libre du 15/09/2014). Ce fut le cas à Bézier lors d’une visite dite citoyenne (encore une !) Voir ici

Ils se retrouvent donc à 20. Où est donc la belle époque des faucheurs se comptant par centaine avec José ? Le Midi Libre nous dit qu’ils étaient “un peu dépités en arrivant dimanche en fin de matinée sur le champ de culture de tournesol qu’ils comptaient inspecter. En effet, le propriétaire de la culture en question avait fauché toute sa parcelle la veille”.

Et là, le bide continue : « Nous souhaitons alerter la population que des agriculteurs plantent des semences modifiées et qui seront replantées ailleurs.”
C’est pas un scoop toto ça :)! Depuis que l’agriculture existe, on plante des graines (bon entre nous quand on connaît l’agriculture on dit “semences” !). Les petits loups, vous ne savez pas que c’est la crise et que la population, elle, elle cherche du travail et que vos sornettes elles s’en contref… !!

“Ces graines ont été génétiquement modifiées pour lutter face à tous les pesticides utilisés pour tuer les mauvaises herbes » nous lance le faucheur volontaire. Moi Tarzan, Toi Jane. Moi pas comprendre ! Les faucheur volontaires ce que eux vouloir dire non plus !

“Et sur le terrain, lui et ses camarades sont partis à la recherche de graines restantes après la fauche.” Bon courage les gars, car rien ne ressemble plus à une semence qu’une autre semence. Et une fois la moisson faîte, je ne vois pas bien ce que vous pourriez dénicher ! Faudrait vous rencarder un peu avant d’alerter le ban et l’arrière ban. Car là, vous frisez le ridicule.

Finissons par le bouquet final. “Une graine indestructible” nous dit l’intertitre de l’article. « C’est simple, schématise le lanceur d’alerte, avec le traitement au pulsar la graine va repousser et se ressemer et deviendra quasi indestructible”. Encore un qui a trop regardé terminator…

Le site Info OGM : information ou propagande ?

Dans la galaxie des Faucheurs volontaires, les rôles sont très bien répartis. Les Faucheurs volontaires s’occupent des bases œuvres : saccages et destructions de champs. Le site INF‘OGM s’occupe, lui, de les justifier. Sur un ton faussement neutre et journalistique. On se croirait (presque) dans le journal Le Monde. Dernièrement le rédacteur du site, Christophe Noisette, a publié une page relatant les dernières actions contre les plantes issues de la mutagénèse (voir ici).
Derrière une écriture qui se veut factuelle et « objective » donc, le texte justifie la violence comme mode d’action. La pression exercée contre le Cetiom, le Centre technique sur les oléagineux ? Allez hop, viens là que je te détourne en partie les propos d’un ingénieur de cet institut technique, Gilles Sauzet. C‘est ce même ingénieur qui suit particulièrement toutes les démarches visant à réduire l’utilisation d’herbicides ainsi que toutes les techniques innovantes de semis avec plantes compagnes.
Monsieur Noisette, vous voulez supprimer l’utilisation d’herbicides ? Pas aussi évident que cela et pas aussi simple. Dans l’absolu et vu depuis votre ordinateur, cela doit marcher. Mais la réalité est plus complexe : il faut tenir compte de la situation de la parcelle et de la météo de l’année. Passer à 0 phyto, c’est jouer à la roulette russe. Ça peut marcher comme ça peut être un fiasco ! Il est amusant de noter que « pour les Faucheurs, « seules de bonnes pratiques agronomiques peuvent maintenir à un niveau acceptable les adventices et ravageurs sur le long terme ». Ben voyons. Ce groupuscule vieillissant qui ne connaît pas les pratiques agricoles se permet d’expliquer ce qu’est l’agriculture aux paysans. Allez un petit effort et ils donneront bientôt des conseils à un médecin ! Leur légitimité sera tout aussi grande.
Soyons clair, l’utilisation de variété tolérante à un herbicide peut sécuriser dans des contextes précis le semis avec des plantes compagnes. Le rôle du CETIOM est de nous aider à trouver les meilleurs compromis techniques. Les parcelles détruites par les délinquants autobaptisés faucheurs volontaires, protégés par Christophe Noisette, étaient dédiées à des techniques de réduction d’utilisation de pesticides pour justement trouver les meilleure avancées agronomiques.

Monsieur Noisette, une démarche technique s’analyse sur des faits, des chiffres et non pas sur des aprioris idéologiques.
On pourrait engager un dialogue avec les faucheurs volontaires mais comment pourrait-on dialoguer avec des délinquants ? Comment pouvez-vous justifier les destructions des parcelles expérimentales ? Au fait, c’est pas très joli-joli de laisser les autres détruire et de se draper dans le manteau de la vertu…
Bon nous retournons au champ : laissez-nous travailler et laissez le CETIOM trouver le meilleur équilibre agronomique.
Pour ce qui est du dialogue avec les Faucheurs, j’ai déjà donné : à part réciter vos argumentaires, c’est le vide agronomique.

La République du Centre se fait enfumer par les Faucheurs

La République du Centre s’est fait enfumer par quelques Faucheurs (édition du 14/08). Ces derniers se sont rendus au pont de l’Ile de Ré le 8 août dernier pour dénoncer ce qu’ils appellent des OGM cachés. Une opération foireuse : 30 gugusses ont distribué des tracts aux vacanciers. Sauf que la République du Centre a consacré un article dans ses pages locales. Il aurait été intéressant de rappeler que :

- Ces Faucheurs sont des délinquants. Certains ont été condamnés par la Justice pour s’être introduit dans nos champs et ravagés nos parcelles de tournesol (été 2010).

- Contrairement à ce qu’affirment les Faucheurs, il n’y a aucun OGM cultivé en France. La loi l’interdit. Les Faucheurs – faute d’OGM à détruire – en inventent et créent le concept « d’OGM cachés ». Pour mieux attirer la presse.

- Côté agronomie, les faucheurs sont des ignares et des incompétents. Ils découvrent aujourd’hui la création variétale. La mutagénèse qu’ils dénoncent est utilisée par l’agriculture biologique et conventionnelle. Elle a été mise au point depuis plus de 50 ans et développée par la Recherche publique (INRA). Pourquoi se réveillent-ils aujourd’hui ?

Bref, 30 militants distribuant 1.000 tracts à des vacanciers. Sincèrement, la République du Centre n’a-t-elle pas mieux à faire que de consacrer un article au mouvement moribond des Faucheurs volontaires ?

http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Communes/Niort/n/Contenus/Articles/2014/08/14/Apres-la-chasse-aux-OGM-celle-aux-OGM-caches-2013414

Les délires des faucheurs volontaires

En regardant le reportage sur France 3 bourgogne, j’ai redécouvert Fabien Houyez, impliqué dans la destruction de nos parcelles de tournesol en juillet 2010. Je dois dire qu’il faut s’accrocher sur le plan technique. Je vous propose d’ailleurs d’en savoir plus sur ce personnage en allant sur cette page dont voici un extrait :

Reste aussi pour celles et ceux qui en ont la possibilité de faire leurs potagers, mais là encore combien de temps nous reste-t-il avant les transfert de gènes horizontaux, car encore une fois les semenciers n’ont pas castré ces plantes, c’était sans doute plus pratique pour demander des royalties à des personnes qui ne voulaient pas forcément de ces pgm.
Je ne vais pas me faire que des ami-e-s mais j’aimerais croire que les soit disant alternatives du type AMAPP, agriculture bio ou biodynamique soient une solution, je l’ai même cru à une époque, mais je pense que si c’était de vraies alternatives au mode économique dominant, celui-ci prendrait les mesures nécessaires à l’éradication de ce qui pourrait le mettre à mal. »
Entre la parano et les délires technophobes, il fait fort le garçon « sans emploi. »

Pour continuer dans la rubrique « délires des faucheurs », je vous propose de lire la fin du récit de l’assemblée général des faucheurs volontaire du week-end des 10 et 11 juillet derniers. Ce récit nous dévoile légèrement le dessous de cartes et en dit long sur certains délires intellectuels.
En fin de billet, on peut notamment découvrir cette anecdote qui en dit long :

« Or, le samedi soir, juste après la discussion concernant la relation de l’association avec la science, une personne s’est assise à côté, et nous avons commencé à discuter. Je ne sais comment c’est venu, mais à un moment, j’ai fait valoir que des procédés de destruction de l’humanité, il y en avait plusieurs et qu’il était difficile de s’y reconnaître. J’ai alors cité le Georgia Guidestone, dont le projet consiste à tuer plus de 93 % de la population mondiale ! Et là, surprise : je me suis entendu répondre :
– « Oh, là, vous savez, moi je suis assez pour. On est trop nombreux. Mais bien sûr, il faut que ce soit bien fait ! »
Et tout d’un coup, je me sentais triste. Cette réunion n’avait plus aucun intérêt pour moi, je suis rentré dans la foulée à la maison. Je ne crois plus aux faucheurs volontaires : une dictature contre celles et ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, doublée d’au-moins un fou qui veut bien que tout le monde soit assassiné sauf lui. Tout ça en moins de 24 heures, il n’y a pas de hasard. »

Par curiosité je suis allé voir sur Wikipedia pour en savoir plus sur Georgia Guidestone. C’est fou ! Mais le plus délirant, c’est peut-être la réponse du faucheur volontaire. On peut comprendre qu’avec de tels échanges, ils avaient besoin de prendre l’air et d’organiser une balade dans un champ de tournesol près de Rodez.

De quoi se mettre en boule !

4 années se sont écoulées depuis le fauchage de nos parcelles d’essai de tournesol tolérant à des herbicides. Depuis cette destruction de juillet 2010, il y a eu un premier procès en 2012 et un second en avril 2014 en appel. Avec le jugement de la cour d’Orléans du 24 juin 2014, on pouvait penser que c’était la fin. Et bien non ! Il y a maintenant un pourvoi en cassation.

Pour la durée de la procédure, on ne fait pas de pronostics (1 an pour la cassation ?), mais surtout on risque de repartir de zéro. Les juges en cassation vont examiner toute la procédure et une petite boulette juridique suffira à relancer l’affaire et surtout le cirque médiatique.

Une question nous a taraudé. Les avocats ce n’est pas gratuit. Pour nous, le coût de notre avocat c’est environ 5000 € pour les deux procès. Normalement nos frais sont pris en charge par la condamnation. A ce coût, il faut rajouter le temps passé pour rechercher les pièces, expliquer à notre défenseur, regarder dans le détail la procédure, …

Pour les faucheurs volontaires : à chaque fois, c’est deux avocats. En plus avec la cassation on change de registre de prix. Comment font-ils les trois faucheurs ? Un retraité et deux « sans profession ». Certes ils prônent la sobriété, la décroissance,… mais tout de même…

Et bien c’est simple. Des réseaux financent et ils ne s’en cachent pas. BioCoop fait des chips bio dont les profits de la vente va à la cause. (Une remarque en passant : l’huile de tournesol utilisée pour ces chips est certainement oléique donc des variétés de tournesol issus de la mutagénèse !)

Un passage du compte rendu d’un participant de la dernière AG (qui a eu lieu les 10 et 11 juillet dernier à Livinhac-le-Haut dans l’Aveyron) éclaire sur la capacité financière et les moyens des faucheurs.

« Aujourd’hui, il n’y a plus les mêmes risques. Les faucheurs sont assistés par des avocats. Il y a la ligne de conduite facile à suivre quand ils se font prendre et mettre en garde à vue. Et puis, ils ont une belle puissance financière. Ils peuvent payer des avocats, des grosses amendes (jusqu’à 50 000 €). »

En lisant ça, la colère monte. Passez autant de temps et dépenser autant de moyens, ça dépasse l’entendement. Mais la réalité est ailleurs. Au-delà de du droit à la justice, les faucheurs volontaires s’achètent un droit de justiciable qui leur offre une tribune médiatique nettement moins chère qu’une campagne de publicité. Triste réalité…